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Pour s'ouvrir aux jeunes, le logement social veut se déringardiser

par Au Cœur de l'Immo, le

Le logement des jeunes est un véritable enjeu

Très nombreux en centre ville et dans des studios du parc locatif privé, vivant souvent seuls, ce qui accroît leur taux d'effort, les jeunes consacrent en Ile-de-France 28% de leurs ressources au logement. Sans les aides au logement, ce serait 42%. Or "le logement des jeunes est un véritable enjeu: c'est l'accès à un premier emploi, à une formation, c'est un facteur d'émancipation dans leur parcours", dit à l'AFP Robin Salecroix, 25 ans, conseiller municipal (PCF) délégué à la vie étudiante et au logement des jeunes de Nantes, en marge du 77e Congrès des organismes HLM.

Sur l'agglomération nantaise où quelque 1.850 logements sociaux sont construits chaque année et où 3.500 jeunes de moins de 30 ans sont sur liste d'attente, la municipalité a promis de réserver 500 logements sociaux aux étudiants d'ici 2020. Pour mieux les informer, car "il existe un sacré paquet de solutions, entre les CROUS, les foyers de jeunes travailleurs, le logement social", estime M. Salecroix, une Maison de l'habitant, "où venir chercher des renseignements", sera construite.

La ville de Nantes propose aussi une "aide à la décohabitation": lorsqu'elle réhabilite des logements, elle propose aux jeunes qui vivent chez leurs parents, de les accompagner vers un logement autonome.

Mais pour M. Salecroix, "les collectivités ne peuvent pas être volontaristes alors qu'en parallèle l'Etat se désengage en rabotant les APL ou en réduisant les +aides à la pierre+" (les subventions publiques qui financent la construction de logements sociaux, ndlr). Il faudrait aussi rééquilibrer ces aides à la pierre : sur 16 milliards d'euros annuels, seul 1 milliard est destiné aux jeunes.

 

Loyer "tout compris"

Autre territoire en pleine expérimentation, le département du Pas-de-Calais s'est demandé "comment attirer les jeunes vers le logement social avec son image un petit peu ringarde, il faut le dire", rapporte Alain Wroblewski, responsable marketing du bailleur social Pas-de-Calais Habitat. Primée pour son inventivité, la campagne 1jeune1logement lancée en mars 2015 sur les réseaux sociaux avec un panda pour mascotte et un micro-budget de 3.000 euros, a permis d'attribuer 40 logements sociaux.  Le bailleur social concède au jeune pour son premier logement un "loyer tout compris" incluant les charges, afin qu'il ait "une vue complète de son budget logement".

"Nous communiquons aussi sur la possibilité, récente, de faire sa demande de logement social en ligne: c'est simple et rapide", dit M. Wroblewski. Dans le Nord-Pas-de-Calais, entre la demande et l'attribution de logements, il s'écoule "seulement 2 mois". Pas-de-Calais Habitat a aussi décidé de financer des initiatives de jeunes locataires HLM dans les domaines culturel ou sportif. "Les projets, comme un jardin partagé et des cours de danse pour les enfants, ont aussi une action sur le quartier, auprès des familles". Les candidats peuvent demander un financement sur le site internet du bailleur, ce qui "les libère de ces démarches administratives, que détestent les jeunes".

Très à la mode, la colocation inter-générationnelle - qui mêle personnes âgées et jeunes - doit quant à elle, selon M. Salecroix, "correspondre à un vrai choix".  Pour lui "partir de chez papa-maman pour se retrouver chez un ancien dont il faudrait s'occuper, si ça ne correspond pas à un vrai projet de vie, revient à rompre avec l'ambition politique de l'autonomie des jeunes, qui doit être portée par la gauche". En France, les emplois non pourvus le sont pour moitié en raison d'un manque de qualification, et pour l'autre moitié, faute de trouver un logement.

 

Source : AFP

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