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Ce que pensent vraiment les Français des agents immobiliers !

par Au Cœur de l'Immo, le

Un agent immobilier en visite

 Rémunérations jugées excessives, manque de transparence, volonté de faire du chiffre sans toujours tenir compte des besoins de leurs clients… Les professionnels de l'immobilier sont régulièrement décriés par les Français qui ont une image d'eux pour le moins mitigée. Pourtant, lorsqu'ils passent par leur intermédiaire pour vendre ou acheter un bien, ils semblent plutôt contents des services fournis. C'est ce qui ressort d'une enquête* de l'Ifop publiée mardi 19 mai et réalisée pour le compte d'Optimhome, une société qui regroupe des conseillers en immobiliers indépendants.

Quand les sondeurs les interrogent sur leur vision du métier, les Français ont en effet des avis particulièrement tranchés : 54% d'entre eux ont une bonne image des professionnels de l'immobilier (dont 2% une très bonne image), contre 46% qui ont une mauvaise image (dont 6% une très mauvaise image). Cette étude de l'Ifop n'est pas la première du genre à tenter de jauger la réputation des professionnels du secteur et confirme une certaine méfiance à leur égard.

 

En 2012, dans un autre sondage, réalisé par OpinionWay pour le site Avendrealouer.fr, seulement 43% des personnes interrogées estimaient que l'agent immobilier était le garant d'obtenir, pour le vendeur comme pour l'acheteur, un prix cohérent avec le marché. Pire, en 2009, dans une autre enquête réalisée par l'Ifop pour le réseau d'agences Guy Hoquet cette fois-ci, 68% des Français indiquaient avoir une mauvaise opinion des agents immobiliers. En pleine crise des subprime, peu d'entre eux trouvaient grâce aux yeux des Français. De ce point de vue, leur image tend donc à s'améliorer, même si le dernier sondage de l'Ifop pour Optimhome élargit la question à l'ensemble des professionnels du secteur (sans en détailler exactement les contours).  

 

Bien que les Français accueillent ces intermédiaires avec circonspection, on ne constate pas d'explosion des transactions entre particuliers. Sur les 30% des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête qui ont acheté ou vendu au moins un bien au cours des trois dernières années, 61% des acheteurs ont eu recours aux services d'un professionnel et 71% des vendeurs. Une proportion qui reste relativement stable dans le temps. En 2012, MeilleursAgents.com publiait une étude en collaboration avec l'université Paris-Dauphine et l'Ifop qui parvenait aux mêmes conclusions : les agents immobiliers intervenaient alors dans 68% des transactions.

 

 

Tous les moyens sont bons

 

Comment expliquer ce paradoxe ? Déjà, les prix de vente affichés pour des opérations entre particuliers peuvent être plus élevés que pour des biens placés en mandat dans une ou plusieurs agences. Les propriétaires n'ont pas toujours une fine connaissance du marché et il arrive parfois qu'ils fixent leur prix non pas par rapport à la valeur du bien en question mais par rapport au coût d'un projet qu'ils ont en tête (par exemple pour un nouvel achat). Quand certains propriétaires ne cherchent pas carrément à "récupérer" pour eux les frais d'agence. Ensuite, les déboires dans les ventes entre particuliers n'ont rien d'exceptionnel. "Faire visiter un bien, c'est simple. Le vendre, c'est beaucoup plus compliqué", résume Olivier Colombet, directeur général d'Optimhome. De par son statut, l'agent immobilier hésite effectivement moins à demander très rapidement les bulletins de paie et les relevés de compte de l'acheteur. Ce qui permet de faire le tri et d'éviter les mauvaises surprises. En particulier les ventes qui capotent au dernier moment à cause d'un refus de prêt.

Au total, selon le sondage Ifop pour Optimhome, 30% des Français interrogés envisagent d'acheter ou de vendre un bien dans les 2 ans qui viennent. Sur cet échantillon, 81% des acheteurs et 74% des vendeurs envisagent une transaction entre particuliers. Mais dans le même temps, 79% des vendeurs et des acheteurs affirment qu'ils vont également consulter un professionnel du secteur. Les deux démarches ne sont donc pas exclusives l'une de l'autre. Elles se font en parallèle.

Du côté de ceux qui ont acheté un appartement ou une maison au cours des 3 dernières années (20% de l'échantillon total), les moyens d'information les plus utilisés par les Français sont les sites internet (84% des acheteurs), les annonces en vitrine des agences (67%), les journaux d'annonces immobilières (55%), le contact avec des professionnels du secteur (54%) et même les panneaux "à vendre" dans la rue (51%). Les acheteurs maximisent ainsi leurs chances de dénicher la perle rare.

 

Pour ceux qui cherchent sur internet, 86% ont consulté des sites d'annonces immobilières entre particuliers, 76% des sites de professionnels et 68% des sites regroupant les annonces des agences immobilières et des autres professionnels de l'immobilier. Sur ce point, les sites les plus consultés sont SeLoger.com et Leboncoin.fr, loin devant Pap.fr et Logic-immo.com (voir ci-dessous).

 

Les honoraires en première ligne

Si les Français n'hésitent pas à se renseigner sur les ventes de particulier à particulier, nombre d'entre eux finissent donc par passer par une agence pour concrétiser leur projet de vente ou d'achat. Aussi, 83% des personnes qui ont vendu un appartement ou une maison avec l'aide de professionnels au cours des trois dernières années se déclarent satisfaits de la prestation des ces derniers. Signe que, malgré la mauvaise image initiale des professionnels du secteur, ceux qui font appel à eux les jugent utiles. Dommage que l'enquête de l'Ifop n'ait pas également posé la même question aux acheteurs.

L'étude s'intéresse en revanche aux services recherchés en priorité par les vendeurs chez les professionnels de l'immobilier : une estimation plus fiable (citée par 73% des vendeurs), la vérification de la solvabilité des acquéreurs (50%) et la réalisation des visites (46%).

 

Côté acheteurs, les critères les plus importants pour le choix d'un professionnel de l'immobilier sont le montant des honoraires (59% de réponses positives), l'offre de biens dont il dispose (46%) et l'accompagnement dans son projet (46%). C'est donc moins l'utilité des agents immobiliers que le montant de leur rémunération (qui atteint généralement 5 à 6% du prix de vente) qui semble poser problème.

 

 

*Enquête "Les Français et les professionnels de l'immobilier : perception, usages et attentes", sondage Ifop pour Optimhome mené en ligne du 19 au 23 janvier 2015 auprès d'un échantillon de 1.501 personnes représentatif de la population française âgée de 25 à 65 ans selon la méthode des quotas après stratification par région et catégorie d'agglomération. 

 

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