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Construction en bois : l'avenir des gratte-ciel ?

par Au Cœur de l'Immo, le

Le projet Hypérion à Bordeaux, composé de deux tiers de bois français et un tiers de béton

- Extrait -

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Une réplique en bois de l'Empire State Building ? L'architecte canadien Michael Green assure pouvoir relever ce défi. Et, récemment, c'est en France que ce « pape » des gratte-ciel en bois a proposé ses services. Associé а la société REI France et а l'agence d'architecture DVVD, dans le cadre du concours Réinventer Paris, il espérait pouvoir construire la tour Baobab dans l'ouest de la capitale.

« Un immeuble de 35 étages, qui aurait culminé а 120 mères de haut près de la porte Maillot, а deux pas du Palais des Congrès », précise Paul Jarquin, président-fondateur de REI. Mais, en pleine polémique sur la construction de la tour Triangle, le projet n'a pas été retenu. La Mairie de Paris n'a pas voulu alimenter un nouveau débat sur les immeubles de grande hauteur (IGH). Paul Jarquin reste malgré tout confiant : « Ce n'est que partie remise. » Il est vrai que partout en France, les projets d'IGH en bois se multiplient.

Pour l'heure, c'est Bordeaux qui tient la palme avec le projet Hypérion d'Euratlantique. « Alain Juppé m'a mis au défi de construire une tour en bois dans le quartier Saint-Jean. Après étude des dossiers, nous avons notamment retenu Eiffage, Woodeum et l'architecte Jean-Paul Viguier pour réaliser en bois massif cette tour de logements de 57 mètres de haut sur 18 étages », explique Stéphan de Faÿ, directeur général d'Euratlantique. Hypérion, qui devrait être livrée en 2020, se compose aux deux tiers de bois français - pin des Landes et épicéa du Limousin - et d'un tiers de béton. Mais ce record peut être battu. A Nice, l'architecte Jean-Michel Wilmotte travaille sur une tour mixant aussi bois et béton. « L'immeuble se constitue d'un cylindre de béton autour duquel viennent se greffer deux hémisphères en bois. D'une hauteur de 115 mètres pour 35 étages, il devrait abriter un hôtel, des bureaux et des logements », explique-t-il. Les gratte-ciel en bois ne sont pas seulement une tendance française. Partout dans le monde, en Australie, au Canada, en Autriche, en Grande-Bretagne ou encore en Norvège, les projets fleurissent. « C'est une révolution culturelle а laquelle la France va devoir participer. Et, dans ce domaine, Nexity a beaucoup d'arguments а faire valoir », s'enthousiasme, Stéphane Bouquet, directeur d'Ywood, filiale de Nexity créée en 2009. « Nous sommes parmi les pionniers. Quand nous nous sommes lancés dans la construction en bois, tout le monde était sceptique. Plus maintenant », s'enflamme-t-il en présentant la tour en bois de 6 étages qu'il a réalisée а Marseille l'an dernier.

 

 

Une révolution culturelle

Un regain d'intérêt qui s'explique а la fois par l'évolution des techniques de construction et par le réchauffement climatique. les bâtisseurs voient grand. Car le foncier n'est pas extensible а l'infini. La croissance démographique et l'urbanisation accélérée de la planète nécessitent de gagner de la hauteur. Cela tombe bien : l'apparition d'un matériau « révolutionnaire » permet de prendre de l'altitude. Son nom : le bois lamellé croisé ou CLT - pour « cross laminated timber ». « Il est composé de plusieurs lames de bois - généralement en résineux - croisées а 90° pour chacune d'entre elles et collées les unes sur les autres. L'assemblage peut atteindre 3 mètres de large, disposer d'une épaisseur ajustée selon les besoins, et mesurer jusqu'а 16 mètres de long. Surtout, ces panneaux ont une capacité de résistance et de portance qui autorise а dépasser les 15 étages pour un immeuble », explique Guillaume Poitrinal, président de Woodeum, distributeur en France du CLT autrichien de Stora Enso.

Révolutionnaire, le CLT ? En réalité, ce bois ultra-solide a été inventé en France par Pierre Gauthier… en 1947. Sauf qu'il est tombé dans l'oubli au profit du béton armé et de l'acier. Le réchauffement climatique incite а la construction bois. D'autant que le béton pollue. Selon le bureau d'étude Carbone 4, la fabrication d'un mètre cube de béton provoque l'émission de 471 kilogrammes de gaz а effet de serre. Celle d'un mètre cube de CLT capte 460 kilogrammes de carbone pour toute la durée de vie du bâtiment… Pour un logement en CLT de 60 mètres carrés, le gain carbone équivaut а 120.000 kilomètres parcourus par un automobiliste. Tripler d'ici а 2030 la construction en bois de provenance franзaise permettrait un gain de 3,1 millions de tonnes de CO2 par an, soit 25 % des émissions de l'Hexagone, avance Carbone 4.

 

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