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L'îlot Hikari produit plus d'énergie qu'il n'en consomme

par Au Cœur de l'Immo, le

C'est le "premier îlot à énergie positive en France", se targue son constructeur Bouygues Immobilier.

"L'innovation énergétique est notre fil conducteur. Elle trouve un point d'orgue avec Hikari, un démonstrateur de ce qu'on est capable de faire aujourd'hui", souligne Benoît Bardet, directeur adjoint de la société publique chargée d'aménager le nouveau quartier de la Confluence.

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C'est le "premier îlot à énergie positive en France", se targue son constructeur Bouygues Immobilier. En d'autres termes: Hikari produit plus d'énergie qu'il n'en consomme. Un exploit technologique qui se banalise pour des bâtiments isolés, mais réalisé pour la première fois à l'échelle d'un ensemble urbain à usage diversifié.

 

Hikari est composé de trois bâtiments portant chacun le nom japonais de points cardinaux: des bureaux (loués au cabinet international d'expertise comptable Deloitte), 32 logements et un troisième édifice dédié à des usages tertiaires, mais surmonté de quatre "villas" en duplex.

 

Au total, 12.800 mètres carrés, dont 7.500 m² de bureaux, 4.000 m² de logements, 1.000 m² de commerces et un parking de 88 places.

 

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) recense 333 bâtiments "à énergie positive" en service ou sur le point d'être livrés en France. Avec beaucoup de maisons individuelles et d'écoles. De plus en plus de bureaux. Mais jusqu'à ce jour, pas d'ensemble associant bureaux, commerce et habitations.


Si Hikari affiche un tel accent nippon, c'est qu'il est l'oeuvre de Kengo Kuma, architecte de la lumière et de la transparence. Le projet a aussi bénéficié d'une aide importante du Nedo (l'Ademe japonais) et Toshiba a été retenu comme chef de file de la partie industrielle.

L'ensemble est conçu pour consommer 1.500 MWh d'énergie primaire, soit 50% à 60% de moins que la réglementation thermique actuelle, pourtant récemment durcie, et produire environ 0,2% d'énergie en plus. Pour y arriver, toutes les recettes de l'architecture bioclimatique ont été mises en oeuvre, faisant la part belle à la lumière et à la ventilation naturelle.

Les toits des bâtiments et une des façades sont bardés de cellules photovoltaïques, la géothermie est mise à contribution pour la production de froid et l'énergie excédentaire est stockée et restituée grâce à une pile à combustible. L'éclairage est assuré par des diodes électroluminescentes (leds) de nouvelle génération.

Et l'ensemble est tapissé de capteurs et autres gadgets "made in Japan", qui permettent par exemple aux stores de se relever automatiquement lorsqu'on pénètre dans son bureau. Le tout piloté de manière centralisé pour calculer en temps réel et au plus juste la production d'énergie nécessaire.



Bâtiment à énergie positive ne veut pas pour autant dire autonome en énergie: une partie des besoins est couvert par une petite centrale à cogénération fonctionnant à l'huile de colza. Une chaudière à gaz est également prévue en cas d'urgence.

 

Hikari est bien sûr plus cher que des bâtiments conventionnels mais le surcoût a été "assez largement" pris en charge par les partenaires japonais, fait-on valoir chez l'aménageur. Cela condamne-t-il Hikari à rester un prototype sans lendemain ?

 

Pour Maeva Tholance, ingénieure spécialiste du dossier à l'Ademe, si l'engouement actuel pour les bâtiments à énergie positive peut en partie s'expliquer par des "arguments marketing", le mouvement enclenché ne peut que se poursuivre au vu de la "prise de conscience" des groupes de BTP, confrontés au durcissement des normes.

 

L'isolation des bâtiments par l'extérieur, la plus efficace, était si peu entrée dans les moeurs qu'aussi récemment qu'en 2007 Lyon a dû financer la formation d'ouvriers spécialisés. Et "aujourd'hui, il ne viendrait à l'idée de personne de la subventionner" car elle est entrée dans les moeurs, relève M. Bardet pour illustrer les pas de géant de la construction "verte".

 

"A l'évidence, un certain nombre d'innovations développées par Hikari pourraient devenir la norme", souligne le responsable, en pointant, en face, le chantier d'un nouveau quartier où les usages de l'énergie seront aussi mutualisés.

 

 

AFP

 

 

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