Suivez-nous

Agence Référence

Au Cœur de l'Actu

Le Havre, devenue une destination touristique grâce à l'Unesco

par Au Cœur de l'Immo, le

Le Havre est devenue une destination touristique grâce à l'Unesco

Ravagée par les bombardements alliés en septembre 1944, reconstruite par l'architecte moderniste Auguste Perret (1874-1954), la ville a longtemps traîné, comme un boulet, une image grise et austère.

 

Architecture et plan d'urbanisme rectiligne, cheminées d'usines et de raffineries, grues portuaires, porte-conteneurs...: rien de tout cela ne faisait rêver....

 

Et puis, coup de tonnerre en ce 15 juillet 2005. A la surprise générale, Le Havre décroche le fameux label que seul un site normand a déjà obtenu en France, celui du Mont Saint-Michel.

 

"Avant le classement, lorsqu'on expliquait qu'on voulait l'obtenir, on suscitait une ironie parfois mordante. Néanmoins on a su construire un très bon dossier et on a su convaincre", rappelle Edouard Philippe (LR), le maire actuel qui récolte - et multiplie - les fruits de l'action menée par son prédécesseur Antoine Rufenacht, qui dirigea la ville de 1995 à 2010.

 

"Dès 1995, j'ai reçu la visite d'un professeur d'urbanisme de Nancy, Joseph Abram, qui m'a convaincu qu'un classement était du domaine du possible", raconte M. Rufenacht qui, cette année là, avait pris la ville au parti communiste, au pouvoir depuis 30 ans. Finalement, l'Unesco tombe sous le charme et justifie son choix en observant qu'il s'agit d'un "exemple remarquable de l'architecture et de l'urbanisme de l'après-guerre, reposant notamment sur l'exploitation novatrice du potentiel du béton".

 

Le regard va alors changer tant à l'extérieur que chez les Havrais, auparavant sceptiques voire critiques quant aux qualités esthétiques de leur centre-ville.

 

"Quand on classe quelque chose au patrimoine mondial, on ne classe pas un consensus sur la beauté, on classe un patrimoine exceptionnel", relève Edouard Philippe qui reconnaît qu'étant plus jeune il était plus sensible au charme gothique de Rouen et aux immeubles haussmanniens de Paris qu'à l'architecture havraise.   

 

 

D'une grande qualité, ce béton rosé est le matériau noble de centaines d'immeubles et des deux édifices les plus hauts que sont l'église Saint-Joseph, avec sa tour culminant à 107 mètres, et l'Hôtel de ville, doté d'une tour de 90 mètres.

D'un style connu sous le nom de "classicisme structurel", les immeubles - la plupart de seulement quatre étages - ne sont en rien comparables à ceux, très décriés, des années 60. D'ailleurs, les appartements Perret sont assez prisés. 

 

Le classement de l'Unesco a dopé le tourisme local. Selon Elisabeth Chauvin, responsable de la Maison du patrimoine, "le centre reconstruit et l'Impressionnisme sont les principales motivations des touristes". Le musée d'art moderne André Malraux (MuMa) renferme la plus grande collection de toiles impressionnistes hors Paris et le tableau de Claude Monet "Impression soleil levant", à l'origine du nom du mouvement pictural, est inspiré d'une vue du port havrais.

 

"L.H." comme on aime à dire désormais, en s'inspirant du "L.A." de Los Angeles, a accueilli l'an dernier près d'un million de visiteurs, selon la mairie, en regroupant toutes les formes de tourisme, y compris le tourisme d'affaires, et les croisiéristes faisant escale dans le port.

 

Capitalisant sur sa nouvelle image, Le Havre continue de mener une politique culturelle dynamique, notamment au Volcan, son ancienne Maison de la culture devenue scène nationale, oeuvre spectaculaire d'Oscar Niemeyer, l'architecte de Brasilia, autre ville moderne classée par l'Unesco.

 

Le 15 juillet, 1.000 personnes formeront un 10 devant l'Hôtel de ville pour immortaliser ce dixième anniversaire. Et "L.H." s'est fixé deux autres grands rendez-vous: son 500e anniversaire en 2017 et les épreuves olympiques de voile, si Paris organise les J.O. de 2024.

 

 

Avec AFP

 

 

Consultez des articles similaires