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Les administrateurs de biens contraints au "choc de qualité"

par Au Cœur de l'Immo, le

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C’est ce qu’illustre le recul de près de 3 points du taux de marge opérationnelle de la profession depuis 2007 à 7,7% en 2014 et la baisse de plus de 4 points du taux de résultat net à 6,7% l’an dernier, selon les experts de Precepta.

 

Les tensions sur le marché de l’ancien mais aussi sur le pouvoir d’achat des ménages expliquent en partie ce décrochage. L’effondrement des taux d’intérêt, et donc celui du rendement des produits financiers, a fait le reste. Sans oublier que l’image des syndics auprès des copropriétaires continue de se dégrader.

 

Toutefois, l’entrée en vigueur de la loi Alur change la donne. Celle-ci favorise une nette hausse des honoraires de syndic (forfaitisation des prestations, comptes séparés…), soutenant donc l’activité.

 

Ainsi, le chiffre d’affaires des acteurs progressera de 4,5 % en 2016 et de 5 % en 2017, selon Precepta. Par conséquent, la marge opérationnelle des professionnels augmentera et la rentabilité des capitaux engagés (ROCE) atteindra en 2017 son plus haut niveau des dix dernières années à 10 %. La hausse du taux de résultat net (6 % en 2016 et +7,5 % en 2017) entraînera une ascension significative de la rentabilité financière (ROE) du secteur à 15 % en 2017 contre 9,2 % en 2015.

 

Ce redressement des marges se fera au prix de lourds investissements. D’abord, ils devront rentabiliser l’activité de syndic en revalorisant les honoraires.

"En effet, celle-ci dispose de sérieux atouts (revenus récurrents, point d’entrée naturel vers la transaction, voie de diversification vers de nouveaux services…) et doit absolument être replacée au cœur de leur nouveau modèle économique", d’après Precepta.

 

 

Parallèlement, les opérateurs devront renforcer le poids de la gérance locative qui, elle, affiche de bonnes marges. Dans un paysage concurrentiel de plus en plus rude (agences immobilières, opérateurs internet "low cost", gré à gré…), elle dispose des mêmes atouts que le syndic mais avec un potentiel de croissance substantiel, la moitié des biens immobiliers étant encore gérés par les particuliers eux-mêmes.

 

 

Les administrateurs de biens devront aussi impulser une véritable stratégie marketing

 

Plusieurs axes de développement sont possibles pour Precepta : "une offre davantage orientée services, des tarifs transparents, des services de qualité ou encore l’établissement de marques fortes".

 

En outre, l’obligation d’un extranet (mise à disposition aux copropriétaires des documents relatifs à la gestion de l’immeuble par voie dématérialisée) depuis le 1er janvier 2015 pousse les professionnels à adopter une politique multicanal. Les différents canaux (téléphone, agence, internet, extranet) doivent s’articuler pour répondre efficacement aux demandes, accompagner les clients et gagner leur confiance (réputation, engagement, transparence…).

 

La formation et la fidélisation des collaborateurs est le dernier défi à relever par les acteurs : "C’est la condition sine qua non pour justifier la hausse des honoraires et permettre aux professionnels de s’insérer dans des logiques de long terme", selon Precepta.

 

A titre d’exemple, Foncia, Citya Immobilier ou encore le Sergic proposent des formations internes dans le domaine de l’immobilier.

 

Parallèlement, la consolidation du secteur se poursuit, en particulier chez les leaders. Citya Immobilier s’est ainsi porté acquéreur de Belvia en février 2015 tandis que Nexity a racheté Oralia au premier semestre 2014.

 

Avec ces opérations de croissance externe, les acteurs "rachètent" des parts de marché, optimisent le back office ou encore accroissent leur pouvoir face aux fournisseurs. Les banques se sont également intéressées au secteur avant de se désengager peu à peu, à l’image de Foncia (BCPE) passé aux mains des fonds Eurazeo et Bridgepoint ou d’Ataraxia (Crédit Mutuel) tombé dans le giron de Sergic.

 

Les nouvelles conditions de marché devraient néanmoins laisser plus de place à la croissance organique. En effet, plusieurs facteurs favorisent son recours : baisse de la captivité des clients, gré à gré important en gérance locative, forte contraction des produits financiers, nécessité de s’appuyer sur une marque forte mais aussi d’augmenter et de maîtriser la qualité de service, prix élevés des cabinets à l’achat. Precepta conclut : « Les professionnels qui réussiront à trouver le bon équilibre entre croissance externe et organique tireront leur épingle du jeu ». 

 

 

Source: www.businessimmo.com

 

 

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