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Les coupes dans les APL inquiètent les professionnels

par Au Cœur de l'Immo, le

Le ministre des Finances, Michel Sapin

Le gouvernement va-t-il couper dans les aides au logement ? Oui, d’après le ministre des Finances. Michel Sapin a rappelé hier matin, devant la presse, que "la France" était "un des pays qui dépensent le plus (en matière d’aides au logement et à l’immobilier) avec une efficacité pas exceptionnelle" avant d’ajouter "et je suis plutôt dans l’euphémisme". 

 

Ainsi, "des sommes conséquentes d’économie" devraient être réalisées à l’avenir. Aucune précision n’a cependant été apportée. Un "effet d’annonce" en somme, vivement critiqué par Bernard Cadeau, président du réseau d’agences immobilières Orpi : "La machine à déprimer le marché de l'immobilier s'est remise en route. On se remet à peine du désastre provoqué par la loi ALUR qui, sans même être appliquée, a brisé la confiance et découragé les investisseurs, que de nouvelles menaces planent sur le marché." 

 

Car si le président d’Orpi admet qu’il faut probablement "réfléchir à une réforme du financement du logement", il craint que les paroles du ministre aient des effets négatifs sur le secteur immobilier : "En multipliant les craintes, en augmentant la défiance qui décourage l'investissement et en déstabilisant, enfin, le passage à l'acte encore hésitant."

 

 

SUPPRESSION DES AIDES : COUP DUR POUR LES PRIMO-ACCÉDANTS 

 

Selon un récent rapport de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, en 2013, 17,4 milliards d’euros ont été versés par l’État en aides au logement. Les APL semblent être dans le viseur du ministre des Finances. "Pour l’APL accession, ce dispositif ne représente que 300 millions d’euros", souligne François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers.  

 

Une paille, mais qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur les primo-accédants, actuellement sur le retour, selon tous les indicateurs. "Y toucher, c’est prendre le risque de voir cette catégorie de la population rester locataire. Or, je tiens à rappeler que bien souvent, ce sont des personnes qui bénéficiaient déjà des APL locatives. Freiner leur accès à la propriété représenterait un coût supplémentaire pour l’État et non une économie, puisqu’il continuerait à être demandeurs d’APL", souligne-t-il. 

 

"On parle beaucoup du poids du logement sur le budget de l’État, mais il faut rappeler qu’entre 2012 et 2013 il est passé de 42 milliards d’euros à 40.8 milliards, tandis que les recettes générées par ce secteur augmentent, sur la même période, de 61 milliards à 63 milliards. "  

 

 

DES REPROCHES PAS TOUJOURS FONDÉS

 

Parmi les critiques cristallisées autour des aides personnalisées au logement, celle de faire monter les prix des loyers revient le plus souvent sur le devant de la scène. Une accusation que récuse le site d’offre de logements pour étudiants, Log-étudiant, qui rappelle que rien ne prouve la véracité de cette théorie. Car comme le notait le Figaro le 10 mars derrnier, 80 % des grandes villes françaises affichaient des loyers... en baisse. Selon eux, c’est plutôt la pénurie de logements adaptés aux jeunes qui serait responsable des prix élevés de l’immobilier : "Retirer (les APL) à ceux qui y ont droit les condamnerait sans doute à renoncer à leur projet d'études", alerte-t-il. 

 

"Quant à toutes les personnes qui se logent grâce aux APL", s’insurge Bernard Cadeau "On en fait quoi ? Le gouvernement raisonne de manière comptable sur ce sujet. Ce n’est pas ainsi que l’on fait une politique du logement efficace". 

 

 

DES ALTERNATIVES EXISTENT 

 

Les professionnels sont prolixes en matière de solutions optionnelles à une coupe dans les aides aux logements. Selon Bernard Cadeau, la création d’un statut du bailleur privé, pouvant mettre en location des biens immobiliers à un prix inférieur à celui du marché à condition de bénéficier d’avantages fiscaux, serait une alternative à étudier.

 

De son côté, Philippe Taboret,  directeur général adjoint de CAFPI, milite pour un retour du prêt à taux zéro dans l’ancien, afin d’aider les primo-accédants à consolider leur retour sur le marché avec un recentrage des APL sur les ménages à faible revenu. 

 

 

SourceLudovic Clerima © Explorimmo  

 

 

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