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Bloc-notes immo de Henry Buzy-Cazaux : Logées à la même enseigne

par Au Cœur de l'Immo, le

Henry Buzy-Cazaux est Président de l'Institut du Management des Services Immobiliers (Groupe IGS, Université professionnelle)

Pourquoi donc cette unanimité? Pour plusieurs raisons.

D'abord, les problèmes de logement sont dans la ville capitale plus taraudants que tous les autres, plus même que l'emploi.

En clair, il est moins difficile de trouver du travail à Paris et dans la région parisienne que de trouver un logement à sa mesure. Au demeurant, les deux sujets sont corollaires, mais le premier dépend du second: impossible de prétendre à un emploi si l'on n'a pas d'adresse, et d'adresse fixe.

 

La deuxième raison est que la situation ne semble pas vraiment s'être améliorée, alors même que l'actuel maire, Bertrand Delanoë, avait fait du logement un thème d'action prioritaire. Il appartiendra aux concurrentes de dire si le bilan est satifaisant ou mauvais, la vérité étant sans doute entre les deux...au point que Madame Hidalgo elle-même admet qu'il faut forcer la marche.

En tout cas, à en croire tous les sondages auprès des habitants de la ville ou des prétendants à habiter Paris, le chemin à parcourir est encore long jusqu'à la satifaction des besoins et des attentes. 

 

Enfin, il est indéniable que les femmes ont en général une autre manière de faire de la politique, plus proche des préoccupations des gens, avec un moindre souci des calculs et des manigances.

Or, le logement est dans ce paradigme, viscéral pour les familles et peu susceptible de devenir un sujet de polémique politicienne. C'est une question robuste, rustique, authentique, profonde.

Je crois qu'une femme maire de Paris sera plus sensible et plus habile, et que la politique municipale du logement s'en portera bien. 

 

Venons-en au fond : que faut-il faire pour le logement à Paris ? Construire plus ? Oui. Les disponibilités foncières le permettent-elles ? Oui, notamment sur les terrains de l'Etat, dont le Gouvernement veut accélérer les cessions.

Par ailleurs, il est impératif de repenser la densité et de ne l'assimiler ni à la laideur ni à l'insécurité.

Enfin, il faut utiliser des espaces qu'on n'imagine pas comme des emprises foncières, tel le périphérique, en recréant des portes physiques de Paris. Il est ensuite indispensable de rationaliser les attributions de logements HLM, pour que disparaisse ou s'atténue cette impression d'arbitraire insupportable, quand ce n'est pas d'opacité.

 

Et puis il est indispensable d'être assez honnête pour dire que tout le monde ne peut pas habiter Paris, et que le Grand Paris constitue à cet égard un espoir de première importance: en permettant de rallier Paris d'où qu'on se trouve en une demie heure, mieux, en faisant émerger des pôles d'attraction économique et des zones d'habitat autour des soixante-douze gares prévues comme autant de clusters, et donc en créant des alternatives de vie et de travail à la capitale elle-même, cet ambitieux projet va alléger le poids qui pèse sur les seules épaules de Paris et de ses couronnes.

C'est même l'espoir de tempérer les prix dans Paris. 

 

Quoi qu'il en soit, les candidates à la succession de Bertrand Delanoë ont choisi d'être en quelque sorte logées à la même enseigne, et d'avoir à inventer une politique du logement efficace, plus efficace que ne l'ont été les précédentes.

 

Les Parisiens, de souche ou d'adoption, apprécieront que le logement, après être devenu un sujet majeur du débat politique national, acquière un statut identique dans le débat local. 

 

Henry Buzy-Cazaux,

Président de l'Institut du Management des Services Immobiliers (Groupe IGS, Université professionnelle)

 

source: http://buzycazaux.blog.capital.fr/

 

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