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Famille Pastor, des bâtisseurs propriétaires qui ont façonné Monaco

par Au Cœur de l'Immo, le

La famille Pastor a fait fortune dans l'immobilier monégasque. AFP

Hélène, 77 ans, décédée le 21 mai des suites de ses blessures après un mystérieux guet-apens, était la dernière survivante de la troisième génération.

 

La septuagénaire avait deux enfants, dont une fille Sylvia, épouse du consul de Pologne à Monaco, tous deux interpellés lundi dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de la femme d'affaires et de son chauffeur. Elle avait aussi un fils, Gildo Pastor Pallanca, 47 ans, hospitalisé à Nice après un AVC et à qui elle rendait visite lorsqu'elle a été atteinte par les tirs d'un homme.

 

Impossible toutefois de chiffrer le patrimoine de ce très discret clan de bâtisseurs, scindé en trois grandes branches familiales au décès du patriarche Gildo Pastor en 1990.

 

La saga démarre par l'arrivée un siècle plus tôt, en 1880, d'une famille d'Italiens pauvres, venue d'un village ligure dans une principauté encore très champêtre peuplée d'oliviers.

 

Le grand-père Jean-Baptiste, orphelin de père, devient mineur à 13 ans puis tailleur de pierres, participant à la construction de la cathédrale de Monaco (où Grace Kelly s'est mariée) et du Musée océanographique, retrace Roger-Louis Bianchini, auteur de "Monaco, une affaire qui tourne".

 

C'est l'un de ses trois fils, Gildo Pastor, qui deviendra le grand bâtisseur de la principauté.

 

Avec son père, Gildo obtient en 1936 le chantier d'un stade aujourd'hui disparu, pour lequel il fait venir des pelles mécaniques des Etats-Unis. Le prince d'alors lui confiera l'adduction d'eau de la principauté. Puis Gildo s'emparera de l'idée, encore révolutionnaire pour l'époque, d'immeubles construits en co-propriété.

 

Il entreprend un chantier titanesque à la fin des années 50 pour doter le quartier du "Larvotto" d'un terre-plein gagné sur la mer de 54.000 m2 et de plages artificielles. Il y construira plus tard de nombreux immeubles et hôtels.

 

C'est l'époque de la frénésie constructrice du prince Rainier III, qui valut au souverain le titre de "prince bâtisseur". L'immobilier devient l'un des grands moteurs de l'économie monégasque.

 

L'idée géniale des Pastor est surtout d'avoir systématiquement gardé la propriété de leurs immeubles d'habitation et de bureaux, dans un marché immobilier qui atteint des valeurs astronomiques aujourd'hui avec plus de 30.000 euros le m² en moyenne dans l'ancien, voire plus du double pour des biens d'exception récents de grand luxe.

 

Les enfants de Gildo Pastor - Hélène, Victor et Michel - se sont partagé ce patrimoine générant des loyers astronomiques, tickets d'entrée en principauté des nouveaux résidents exemptés ensuite d'impôts sur le revenu.

 

Sur le site de son groupe "Hélène Pallanca Pastor", elle propose à la location cinq immeubles d'habitation de grand standing parfois face à la mer. 

 

Mais aussi un centre d'affaires international de 90.000 m², le Gildo Pastor Center. La construction du bâtiment avait été supervisée par le fils d'Hélène, Gildo Pastor Pallanca.

 

Propriétaire d'une brasserie et d'une station de radio, repreneur de sociétés innovantes, ce dernier est un passionné de course automobile, qui a racheté en 2000 la marque française de voitures de prestige Venturi. Il a aussi co-fondé avec l'acteur Leonardo DiCaprio une écurie inscrite dans le premier championnat de monoplaces 100% électriques.

 

Les affaires de Victor - frère d'Hélène décédé en 2002 et constructeur de la salle de spectacle du "Sporting d'été" en 1973 avec son spectaculaire toit ouvrant - ont été reprises par ses deux fils Patrice et Jean-Victor. "Nous sommes restés des bâtisseurs", souligne sur son site "Pastor Immobilier" Jean-Victor, qui possède des restaurants et s'est diversifié dans les assurances.

 

Son frère Patrice, à la tête de JB Pastor et Fils, continue à construire en privilégiant désormais le grand luxe pour milliardaires, comme dans ses derniers-nés le "Simona" ou le "Quai Kennedy".

 

Mais le plus médiatique de la famille reste Michel, l'autre frère d'Hélène décédé d'un cancer en février. Ce promoteur a investi dans des projets de construction en dehors de Monaco notamment à Cuba.

 

Il a été président du club de football de l'AS Monaco (de 2004 à 2008), propriétaire de l'épicerie de luxe Hédiard (1995 à 2007) et a racheté l'enseigne d'agences immobilières de prestige John Taylor. Grand amateur d'art, il possédait aussi une part de la maison de vente aux enchères Artcurial.

 

Il était enfin le beau-père du chanteur David Hallyday qui a épousé sa fille en 2005.

 

Et son fils a récemment épousé une fille Marzocco, l'autre grande famille de constructeurs de Monaco, qui fait ériger la plus haute tour de la principauté (Tour Odéon).

 

 

AFP

 

 

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