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Garantie universelle des loyers : trois questions à Cécile Duflot

par Au Cœur de l'Immo, le

La ministre du Logement, Cécile Duflot,au palais de l'Elysée à Paris. (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

Q: La GUL a essuyé de nombreuses critiques, notamment sur le risque de dérapage financier: comment l'avez-vous amendée pour limiter ce risque ?

 

R: J'ai toujours pensé que ces critiques étaient infondées, et nous nous sommes employés à le démontrer. Cette méthode, qui pouvait sembler originale, c'est à dire de co-construire le dispositif avec les parlementaires de toutes familles politiques, était une bonne méthode, parce que nous créons une petite révolution dans les relations entre propriétaires et locataires.

C'est la fin de la défiance, puisque l'Etat va organiser la solidarité et faciliter, fluidifier ces relations. C'est un dispositif qui permet de garantir le paiement des loyers mais qui ne permet pas au locataire de s'en dédouaner, puisque le Trésor public aura la faculté de recouvrer les impayés, mais il y aura également la possibilité d'une intervention à caractère social, qui aujourd'hui intervient trop tard pour les locataires de bonne foi en situation difficile.

Je crois qu'on va réduire les impayés de fait, puisqu'on va identifier les difficultés plus en amont. C'est une grande réforme, qui va concerner 6,5 millions de locataires du parc privé et dont on se dira, dans 15 ans, "Mais comment faisait-on avant la GUL ?"

 

Q: Les professionnels de l'immobilier semblent avoir cessé de combattre la GUL, une fois associés au dispositif ?

 

R: J'ai annoncé, il y a un an devant le congrès de la Fnaim, les projets du gouvernement, en disant "Tous ne vous feront certainement pas plaisir", et sans doute, cela a été le cas. Mais moi, ce que je défends c'est l'équilibre, et la fin des abus.

Et il y a eu dans ce secteur, le président de la Fnaim Jean-François Buet l'a dit lui-même, des braconniers qui ont profité de la crise du logement.

Je pense que maintenant chacun est attentif à ce que ce projet soit affiné dans sa mise en oeuvre. Mais dans ses principes, rien n'a changé depuis ma prise de fonction: c'est la traduction des engagements de campagne, et c'est ce qui figure dans la loi. Une loi de régulation, c'est un choix politique défendu et assumé.

 

Q: Comment le fichier des baux, qui recensera les locataires mauvais payeurs, respectera-t-il les exigences de respect de la vie privée posées par la Cnil ?

 

R: C'est tout l'intérêt d'une gestion par un établissement public : il n'y aura aucune transmission d'éléments à caractère individuel, à quelque opérateur que ce soit.

Et bien évidemment, tout le dispositif sera bâti avec des règles extrêmement strictes. Il y aura un effacement au bout de deux ans, et n'auront vocation à figurer dans ce fichier que les mauvais payeurs de mauvaise foi.

 

 

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