Inflation de l'immobilier: la Banque de Suède dénonce l'inertie politique
par Au Cœur de l'Immo, le
M. Ingves a publié dans le quotidien de référence Dagens Nyheter une tribune où il détaille ses propositions, qui vont beaucoup plus loin que celles du gouvernement.
L'exécutif souhaite simplement interdire les prêts, relativement courants chez les emprunteurs les plus solvables, où sont remboursés les intérêts, mais très peu voire pas du tout le capital.
D'après la banque centrale, cela n'infléchira pas la tendance à l'endettement des Suédois, lequel dépassera, avec ou sans cette mesure, le seuil de deux fois leur revenu disponible annuel aux alentours de 2022.
"Une obligation si faible à rembourser sa dette ne va ni atténuer, ni freiner, ni stabiliser l'endettement des ménages", a déploré le gouverneur. Or "la tendance à s'endetter de plus en plus peut être contrecarrée si la volonté politique existe".
Il propose d'interdire de s'endetter au-delà de quatre fois son revenu annuel, et de diminuer de 15% le crédit d'impôt pour emprunt immobilier. La Banque de Suède projette alors que l'endettement des ménages resterait sous les 190% du revenu d'ici à 2025, contre 175% aujourd'hui.
À court terme, le marché immobilier pourrait souffrir. Mais "cela doit être mis en balance avec un avenir qui nous réserverait une pile de dette croissante et les risques qu'elle implique pour l'économie dans son ensemble, pour le système de protection sociale et, surtout, pour les ménages pris individuellement qui risquent de faire de mauvais calculs", a souligné M.
Ingves.
L'institut statistique national (SCB) a indiqué jeudi que les prix des maisons avaient augmenté de 10% en un an au troisième trimestre, soit plus rapidement que sur les trois années entre 2011 et 2014.
AFP