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Interview : Emmanuelle Cosse réagit sur la location saisonnière via Airbnb

par Au Cœur de l'Immo, le

Interview fait par Oliver Martin pour le Club de l'Immo

Oliver Martin - A Paris, est-ce que les touristes ne font pas grimper les prix ? Sur Airbnb, il y a 40 000 logements, dont 20 000 locations illégales, Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris, dénonçait « les machines à cash »… Berlin a décidé d’interdire les locations touristiques saisonnières du type Airbnb, sauf pour une chambre dans un logement. En cas de non-respect de cette interdiction, l’amande peut atteindre 100 000 €. Doit-on s’en inspirer et aller jusqu’à l’interdiction ?

Emmanuelle Cosse - Ce que je défends sur ce point, c’est la régulation. Airbnb apporte une offre intéressante pour louer son logement lorsque l’on part en vacances. Mais aujourd’hui, toutes les villes se saisissent du sujet. Les villes sont à bout.

Il y a des propriétaires et des locataires en sous-location, qui enlèvent totalement leurs biens du marché classique et qui les louent à la semaine. C’est donc une « machine à cash ». En effet, ce sont souvent des revenus qui ne sont pas déclarés et les propriétaires ne paient pas la taxe de séjour. Imaginez une commune qui doit faire face à des dépenses supplémentaires en déchets, en eaux,… Sans taxe de séjour, une ville n’a pas de revenus pour prendre en compte la venue d’autant de population.

 

Oliver Martin - Que préconisez-vous?

Emmanuelle Cosse - Le sénat a voté notre proposition qui a été reprise par les parlementaires socialistes et républicains : avoir la preuve que les personnes ont le droit de louer. Aujourd’hui je dois répondre à une demande sociale très forte en logement et je ne peux pas accepter que des locataires du logement social mettent leurs biens sur Airbnb. D’ailleurs, les bailleurs sociaux ont pris des mesures exemplaires. Cependant, on ne peut pas empêcher, dans les règlements de copropriété, qu’un copropriétaire mette en location saisonnière son bien. Des immeubles sont vides à la semaine sur Paris. Cela augmente les prix et affaiblie la vie du commerce local.

 

Oliver Martin - Donc vous êtes pour une régulation plutôt « soft » ?

Emmanuelle Cosse - Je suis pour les actions menées par Ian Brossat. Il faut remettre de l’équité et de l’égalité dans cette situation et dire aux propriétaires qu’ils ont le droit de trouver des revenus locatifs pour leurs biens mais pas dans l’anarchie totale. Il faut prendre conscience de l’impact de la location saisonnière. Ce n’est pas anodin dans la vie quotidienne des copropriétaires.

On doit continuer à loger des familles. Paris, Marseille , Lyon ne peuvent pas être uniquement des destinations touristiques. Airbnb est un site génial mais il est nécessaire de se rappeler l’origine de ce site. Aujourd’hui nous sommes totalement dans un marché dérégulé.

 

Oliver Martin - C’est pour ça que Berlin agit en autorisant une chambre dans un appartement.

Emmanuelle Cosse - A Berlin, la situation a pris des telles proportions qu’aujourd’hui, des désordres terribles se sont créés pour les berlinois. A Paris, on commence à retrouver la même situation.

Quand un propriétaire récupère des revenus locatifs, ça passe par des déclarations aux impôts et une taxe de séjour. Dans toute la France, des personnes développent des gîtes touristiques, qui apportent de la qualité au secteur. Ils paient des impôts et des taxes dessus et il est impossible de leur faire concurrence de cette manière.

 

Propos recueillis par Olivier Martin.

>> Voir l'intégralité de l'interview sur Explorimmo.com

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