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Interview : Henry Buzy-Cazaux fait le point sur l'actualité de l'immobilier

par Au Cœur de l'Immo, le

Mr Henry Buzy-Cazaux, Président de l'Institut du Management des Services Immobiliers

- Interview exclusive -

La rédaction d’aucoeurdelimmo.com a eu le plaisir d’interviewer Mr Henry Buzy-Cazaux, Président de l'Institut du Management des Services Immobiliers, sur l’actualité immobilière.

Découvrez son point de vue sur l'impact du Brexit, l'élargissement de l'encadrement des loyers et les conséquences des taux de crédit historiquement bas.

 

 

L'impact du Brexit sur le marché immobilier français

 

aucoeurdelimmo.com – Le 23 juin 2016, à la faveur d'un référendum, les Britanniques ont choisi de quitter l'Union européenne. Selon vous, quel est l'impact du Brexit sur le marché immobilier français de cette événement politique majeur?

 

Henry Buzy-Cazaux : Disons d'emblée qu'il faut raison garder. Certes, nos voisins britanniques se sont exprimés et leur volonté sera bien sûr mise en œuvre, mais le nouveau gouvernement britannique parle désormais d'une échéance à 2019, ne serait-ce que parce que l'administration ne sera pas prête avant pour gérer toutes les conséquences pratiques. Pour le logement, deux incidences non négligeables semblent se dessiner. 

D'abord, pour nos amis d'Outre-Manche et plus particulièrement de Londres et de sa région, il faut s'attendre à une moindre attractivité internationale et à une baisse des prix des logements. Elle a déjà été constatée pour les ventes comme pour les locations. Au demeurant, les valeurs avaient atteint des sommets, qui faisaient de Londres la troisième capitale la plus chère du monde, et les cadres ou les professions libérales devaient se loger de plus en plus loin de leur travail. Cette situation était intenable. Il semble aussi que Paris puisse tirer profit de cette situation et accueillir quelques centaines de ménages. Le mouvement n'aura pas assez d'ampleur pour que les prix parisien ou ceux de quelques autres grandes villes d'accueil augmentent.

Pour autant, il s'agit là de suites du Brexit qui ne concernent que de loin les Français. Les plus fortes sont en réalité macro-économiques et indirectes: la communauté financière est très sensible aux changements d'équilibre politiques et les banques ont tendance à durcir leurs règles prudentielles et ce que l'on peut redouter en France et dans les autres pays d'Europe, c'est une distribution des crédits aux ménages plus parcimonieuse et moins fluide à partir de 2017. 

 

 

L'élargissement de l'encadrement des loyers

 

aucoeurdelimmo.com – La ministre du logement et de l'habitat durable, Emmanuelle Cosse, a annoncé l'élargissement de l'encadrement des loyers à 412 communes de la couronne parisienne. Que pensez-vous de cette décision?

 

Henry Buzy-Cazaux : Cette décision n'est pas conforme à la sagesse dont Manuel Valls, arrivant à Matignon, avait fait preuve. Revenant sur la disposition de la loi ALUR qui imposait un encadrement dans toutes les agglomérations tendues de France, il avait dit que l'encadrement ne serait décidé que sur demande expresse des maires. En clair, son approche était économique et sociale, et respectueuse de la diversité des marchés. L'approche de la ministre devait selon moi être précédée d'une observation précise des marchés locaux, puisque la loi ALUR impose la construction d'observatoires publics en partenariat avec les agents immobiliers et les administrateurs de biens. Cela dit, pas de précipitation: Madame Cosse a annoncé une entrée en vigueur en 2018, et d'ici là la raison peut l'emporter.

 

 

Les conséquences des taux de crédit historiquement bas

 

aucoeurdelimmo.com – Les taux de crédit immobilier n'ont jamais été aussi bas. Les meilleurs profils d'emprunteurs peuvent prétendre à 1,20% sur 20 ans. Quelles sont les conséquences sur le marché?

  

Henry Buzy-Cazaux : C'est évidemment la meilleure nouvelle que l'immobilier ait connue depuis des dizaines d'années. Un seul chiffre qui en dit long: la baisse enregistrée depuis octobre 2015 correspond à un gain de pouvoir d'achat résidentiel de 6%! Néanmoins, je trouve qu'on ne dit pas tout aux emprunteurs... 

D'abord, ce ne sont que les meilleurs profils qui bénéficient des meilleurs taux, ceux qu'on nous donne en exemple. En clair, si vous n'avez pas préparé votre opération par de l'épargne ou si votre situation manque de stabilité, la banque pourra vous financer mais à des conditions plus protectrices pour elle, c'est-à-dire à des taux supérieurs. Par ailleurs, la faiblesse des taux ne doit pas faire oublier de regarder le coût de l'assurance emprunteur et de comparer les offres. 

Enfin, près de 40% de la production actuelle des banques ne sont pas des nouveaux crédits mais le fruit de renégociation ou de rachats de prêt d'une banque à une autre. Les ménages se précipitent avec l'idée que c'est la grande braderie des prêts: il faut apprécier les situations finement, avec l'aide d'un courtier. Sans compter que ce que les banques concèdent pour garder un client, elles risquent fort de le reprendre d'une autre main, en frais de service notamment. Dans certains pays d'Europe, on commence à voir ainsi des frais de tenue de compte épargne au prorata des sommes déposées!

Bref, que les emprunteurs se fassent conseiller par un professionnel du crédit neutre et objectif. 

 

 

 

 

 

 

 

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