L'encadrements des loyers? "On découvrira ses ravages avec le temps..."

ACDLI: Pourriez-vous en quelques mots vous présenter ?

David Chouraqui : Je suis président de l’association Plurience. Je suis fier de notre profession. Nous sommes « dans la vie et dans la ville » de nos concitoyens, utiles au quotidien. Nos métiers sont variés, à la fois très techniques et orientés vers les clients. L’immobilier, c’est une passion.

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ACDLI : Quelle est la spécificité de votre association Plurience ?

David Chouraqui : L’association PLURIENCE regroupe les 13 plus grandes entreprises de services immobiliers en France (gestion locative, syndic, transaction). Nous représentons 40% du marché de l’intermédiation. Plurience, c’est : 22 000 emplois, 1,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 3 millions de lots en copropriété, 800 000 lots de gérance, 200 000 locations par an. Nous défendons la profession de manière pragmatique, au côté de nos syndicats professionnels. Mais nous agissons aussi pour mieux faire connaître et apprécier nos métiers, pour accompagner les grandes mutations dans nos entreprises, et pour informer les pouvoirs publics en faveur de la croissance, de l’investissement et de l’efficacité énergétique.

 

ACDLI : L’encadrement des loyers est au cœur des débats. Quel regard portez-vous sur cette mesure phare, qui est aussi l’une des plus controversées de la loi Alur ?

David Chouraqui : L’encadrement des loyers, c’est l’histoire de l’arroseur qui va se faire arroser. Cette mesure est sensée combattre la hausse des loyers. Or la hausse des loyers est derrière nous. Tous les indicateurs montrent qu’ils baissent, en euros constant, dans la plupart des villes. Par contre, cette mesure va détourner certains investisseurs de l’immobilier. Ils achèteront moins pour louer. Certains commencent même à revendre leur logement face à tous les mauvais signaux envoyés par l’Etat. Beaucoup vont arrêter de faire des travaux. Au moment où l’Etat et la ville de Paris lancent des initiatives sur la rénovation énergétique … c’est désolant. Résultat : moins de logements sur le marché locatif et des logements moins entretenus ! Cette mesure sera donc contreproductive et on découvrira ses ravages avec le temps.

 

ACDLI : Vous venez de souligner l’importance de la rénovation énergétique des logements…

David Chouraqui : C’est selon moi un chantier majeur où les professionnels ont un rôle essentiel à jouer. Les français dépensent en moyenne plus de 1000 euros par an pour se chauffer. Le chauffage représente 60% de la consommation d’énergie des résidences principales. A l’heure de la COP21, l’enjeu est énorme. Or, qui est le vrai acteur dans ce domaine : c’est nous. A nous de faire le lien entre les politiques publiques et les propriétaires / copropriétaires pour faire des choses concrètes et efficaces. J’en fais un chantier prioritaire pour Plurience. Je rappelle à cette occasion que nous attendons avec impatience de pouvoir envoyer les convocations d’assemblée générale et les procès-verbaux par voie électronique ! Voilà des mesures simples et qui sont bonnes pour l’environnement … et qui facilitent la vie de nos clients.