L'île privée, dernier rêve d'évasion des Chinois fortunés

M. Lin a tout du pionnier... Il a acheté son île en 2009, au large de la région autonome du Guangxi (sud de la Chine), profitant du grand flou qui existait autour de telles acquisitions foncières. Un an plus tard, une loi autorisait l'achat d'un droit d'usufruit sur une île, mais avec un bail emphytéotique d'une durée de 50 ans.

Résultat, Lin Dong demeure très incertain quant aux perspectives à long terme de son bien, acquis avant 2010. "Je n'ose pas trop investir dans mon île, tout ce que je construirais pourrait bien être démoli", dit-il à l'AFP. Par précaution, il s'est donc acheté une seconde île, entourée d'eau douce car située sur un lac. Une acquisition moins susceptible selon lui de faire froncer les sourcils des autorités communistes.

Cet entrepreneur, qui a fondé la première association en Chine de propriétaires d'îles, un club très select de 53 membres, en majorité masculins, estime qu'il y a au moins 600 propriétaires îliens en Chine. La plupart sont des sociétés ayant des projets dans le tourisme ou la pêche, et le reste, des personnes privées qui construisent des pavillons pour recevoir amis ou officiels du régime, souligne l'Agence France Presse. 

Le mois dernier, Lin Dong a organisé le deuxième "Forum des propriétaires d'îles chinoises", en marge d'un salon commercial consacré aux produits de luxe, tels que voitures de sport, yachts et hélicoptères privés, dans sa province natale du Guangdong. Pour l'occasion avait été créée une petite plage artificielle, arpentée par des mannequins en bikini et affublées d'ailes en plumes... avec le slogan: "Vous portez dans votre coeur le rêve d'un royaume privé ? Ce rêve est celui d'une belle île".

A noter que la Chine compte 14.500 kilomètres de côtes et 7.300 îles de plus de 500 m² (toutes aux mains de l'Etat), et qu'avec plus d'un million de millionnaires en dollars, elle compte également un gros réservoir de clients capables de jouer les Robinson Crusoé de luxe !