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Les emprunteurs ont gagné 2% de pouvoir d’achat grâce aux taux bas

par Au Cœur de l'Immo, le

Pouvoir achat et logement

 La baisse quasi ininterrompue depuis trois ans des taux des crédits immobilier, a redonné du pouvoir d’achat aux emprunteurs. «Depuis mai 2012, elle a été l’un des soutiens les plus vigoureux aux ménages propriétaires de leur logement», avance Nicolas Bouzou, économiste et dirigeant du cabinet de conseils Astérès. «Elle s’est traduite par une réduction des mensualités de crédit pour les nouveaux acquéreurs ou pour les anciens qui ont renégocié leur prêt», souligne-t-il.

 

Selon ses estimations, quatre millions de propriétaires, ayant emprunté (1,5 millions de ménages) ou renégocié leur prêt (2,5 millions de ménages) en 2014, ont gagné 520 euros par an net d’impôt en moyenne par rapport à un crédit souscrit en mai 2012. Ce qui représente au total un gain de 2,06 milliards d’euros pour la seule année 2014.

 

Ceux qui ont renégocié un emprunt en cours ont été les mieux lotis, l’économie réalisée l’an dernier par rapport à mai 2012 représentant 550 euros, contre 460 euros pour les nouveaux emprunteurs. «Cela représente un gain d’environ 2 % de pouvoir d’achat après impôt en moyenne, sachant que le revenu disponible net des ménages s’élève à 29.000 euros», note Hervé Hatt, président du courtier Meilleurtaux.com. «Le gain de pouvoir d’achat sera encore plus important cette année», ajoute-t-il en se basant sur la poursuite de la baisse des taux constatée entre janvier et avril.

 

Première hausse de taux de crédits

Pour autant, les taux des crédits immobiliers pourraient remonter. Le taux de l’OAT à 10 ans, sur lesquels ils sont indexés s’est fortement apprécié ces dernières semaines passant de 0,4 % mi-avril à près de 1 %. LCL vient de relever de 0,1 % le taux de ses prêts sur 20 ans. «Mais dans le même temps, deux grands réseaux viennent de baisser leurs taux de 0,1 %», nuance Hervé Hatt. «Si la tendance de hausse des taux longs se poursuit, les banques, dont les marges sur les crédits immobiliers sont historiquement élevées, devraient progressivement relever leurs taux. Mais, elles attendront avant de le faire», ajoute-t-il.

 

Pour Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi, «l’évolution de la stratégie commerciale d’une banque ne suffit pas pour parler de retournement de marché. L’heure est donc toujours propice à la réalisation des projets immobiliers, avec toute l’attention requise par ce type d’opération, toujours lourde pour un ménage. Mais sans précipitation ni panique injustifiée». Les prêts sur 15 ans se négocient à 1,97 % en moyenne et ceux sur 20 ans à 2,26 %. Du jamais vu. Les meilleurs clients dotés d’un apport personnel important et de salaires confortables obtiennent même des taux inférieurs à 2 % sur 20 ans.

 

Les banques submergées par les demandes de prêts et de renégociations

«L’enseigne qui vient d’annoncer la remontée de ses taux était aussi la plus compétitive du marché. Aujourd’hui, si les banques s’observent et attendent de voir qui emboîtera le pas, d’autres critères entrent en compte comme l’atteinte de leurs objectifs. Pour les emprunteurs, c’est le niveau de négociation qui sera le premier impacté avec des décotes plus sélectives», tempère Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis. «Si l’OAT continuait de remonter, les taux pourraient augmenter de 30 à 40 centimes avant l’été», poursuit-elle.

 

Depuis le début de l’année, les banques et les courtiers croulent sous les demandes de crédits et de renégociations de prêts. A tel point que les délais pour décrocher un prêt se sont significativement allongés. Certaines banques dont les services de prêts sont engorgés, risquent d’être les premières à relever leurs taux. Malgré cette nouvelle donne. Les crédits immobiliers devraient rester bon marché pendant encore un certain temps.

 

Le Figaro.fr - immobilier 

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