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Livret A: "hors de question que le taux ne baisse pas"

par Au Cœur de l'Immo, le

Le taux du Livret A de nouveau sous le feu des critiques à quelques semaines de sa révision

Le taux du Livret A, actuellement fixé à 1%, est de nouveau sous le feu des critiques, à quelques semaines de sa révision le 1er août, ses détracteurs continuant à le juger trop élevé. A 1%, cette rémunération se situe à son plancher historique. Celle-ci est déterminée par une formule de calcul faisant essentiellement intervenir le niveau de l'inflation, très bas actuellement.

   "Il pourrait y avoir une logique à laisser jouer la formule. On verra en fonction des chiffres de l'inflation", a fait valoir Christian Noyer.

 

Lorsque l'inflation sera connue, le 15 juillet, le gouverneur de la Banque de France aura à se prononcer sur le futur taux du Livret A. S'il choisit de suivre la formule de calcul, sa décision s'appliquera. S'il souhaite, en revanche, y déroger, la décision finale reviendra au gouvernement.

 

Cette formule de calcul demande de prendre en considération l'inflation (hors tabac) et de la majorer de 0,25 point, afin que soit préservé le pouvoir d'achat de l'épargne des ménages, en arrondissant ensuite au quart de point le plus proche.

 

En janvier, le taux aurait mécaniquement dû baisser à 0,25% mais M. Noyer avait choisi de proposer un repli plus limité, à 0,75%. Finalement, le gouvernement avait tranché en faveur de son maintien à 1%.

Mais le gouverneur a relevé lundi que la rémunération actuelle du Livret A, qui est identique à celle du Livret de Développement durable (LDD), constituait un obstacle à la politique menée par la Banque centrale européenne (BCE) pour favoriser la reprise de l'activité économique en Europe.

La BCE a notamment abaissé en septembre son taux directeur, c'est-à-dire le taux auquel les banques lui empruntent, à 0,05%, son plus bas niveau historique.

   

Avec un Livret A dont les dépôts sont rémunérés à 1%, cette ressource coûte donc plus cher aux banques, mais aussi aux organismes HLM, qui utilisent les fonds de ce produit d'épargne --centralisés pour une large part par la Caisse des dépôts-- afin de construire des logements sociaux.

Selon le gouverneur de la Banque de France, le surcoût estimé pour 2014 de la rémunération avantageuse du Livret A par rapport aux conditions de marché correspond ainsi à la construction d'environ 5.000 logements.

Avant Christian Noyer, Pierre-René Lemas, le directeur général de la Caisse des dépôts, avait lui aussi laissé entendre qu'il serait favorable à une baisse du taux du Livret A, pour aider les organismes HLM.

"Certes, cela apparaît faible pour l'épargnant (un taux de 1%, ndlr), mais pour l'emprunteur, par exemple le monde HLM, c'est une ressource chère au regard des taux du marché qui sont historiquement très bas", avait-il expliqué la semaine passée dans un entretien au journal La Tribune.

 

Du côté des banques, les patrons de Crédit Agricole SA et Société Générale ont également pointé du doigt début mai ce taux de 1%, l'ancien directeur général de la banque verte, Jean-Paul Chifflet, estimant que son coût pénalisait le financement de l'économie.

 Cependant, même si elle est jugée avantageuse pour l'épargnant par le secteur financier et les institutionnels, la rémunération actuelle peine à séduire les Français.

 

Sur les cinq premiers mois de 2015, ces derniers ont effectué bien plus de retraits que de dépôts concernant leur Livret A, pour aboutir à une décollecte nette de 2,32 milliards d'euros fin mai.

Et, depuis avril 2014, ce produit d'épargne a connu plus de retraits que de dépôts tous les mois, à l'exception d'une embellie passagère en mars.

 

 

Avec AFP

 

 

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