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Logement, économie: de nouvelles pistes de travail pour les banlieues

par Au Cœur de l'Immo, le

Pendant la cinquième conférence de presse de François Hollande.

"Malgré tous les efforts engagés" depuis 30 ans dans le cadre de la politique de la ville, "il y a encore trop d'échecs", a souligné François Hollande, en dressant un bilan connu: "concentration des populations et des pauvres dans les mêmes lieux, inégalités massives, chômage trop élevé, discriminations insupportables".

 

Défendant le "vivre ensemble", François Hollande a confirmé la tenue en mars d'un comité interministériel consacré à la lutte contre les inégalités, avec plusieurs initiatives au programme.

 

Principale mesure, la création d'une "agence nationale de développement économique sur les territoires", dont il s'est contenté d'esquisser les grandes lignes, en parlant d'une structure "comparable à l'Anru", l'Agence pour la rénovation urbaine, mais "à l'échelle des territoires".

 

Si ce que recouvrent ces "territoires" reste à préciser, il a assuré qu'en termes de moyens BPIfrance (la banque publique d'investissement) et la Caisse des dépôts y mettront "tous leurs moyens", afin de susciter "la création d'entreprise". "Les fonds existent" et il s'agit de "les déployer là où c'est nécessaire", a assuré M. Hollande, en promettant que cette agence serait mise en place "le plus rapidement possible".

 

Autre axe de travail, le "peuplement, c'est-à-dire la mixité sociale, la répartition de la population, pour que les logements sociaux soient créés là où ils sont nécessaires mais pas seulement là où ils sont déjà présents", a expliqué M. Hollande.

 

Il a plaidé pour que la loi SRU (Solidarité et rénovation urbaine) soit "strictement appliquée" avec, "s'il le faut", des sanctions "renforcées", et un pouvoir accru des préfets "pour prendre les décisions en matière de construction de logements dans ces villes-là".

 

Lire : Construction de logements sociaux: renforcement des sanctions évoqué

 

Le gouvernement avait déjà relevé l'an dernier de 20 à 25% le taux obligatoire de logements sociaux, et multiplié par cinq les pénalités. Mais cette loi reste mal appliquée, certains élus préférant payer une amende.

 

Pour réussir le pari de la mixité sociale, M. Hollande a repris l'idée de l'intercommunalité (où les décisions sont prises au niveau d'un bassin de logements plutôt que de la commune), ce qui devrait permettre "de faire une bonne répartition de la population". 

 

 

Il a aussi menacé de faire le ménage chez les bailleurs sociaux et de les mettre "devant leurs responsabilités", arguant que trop d'entre eux "s'arrangent pour que ce soit toujours dans les mêmes endroits qu'on mette les populations les plus difficiles". "Il y a d'ailleurs trop de bailleurs sociaux", a-t-il averti. 

 

Autre chantier, "l'accompagnement, pour que le tissu social soit renforcé en (s')appuyant sur les associations, sur la démocratie". Les responsables politiques ont multiplié depuis les attentats les contacts avec les acteurs de terrain, vus comme un relais essentiel pour ancrer le pacte républicain dans les quartiers qui se sentent abandonnés.

 

"Moi, je ne reconnais pas les communautés. Je dis que tout citoyen de la République a les mêmes droits et les mêmes devoirs", a martelé François Hollande, en assurant que nul ne devait se sentir "ségrégé".

"Quand il y a des fatalités de destin parce qu'on vit dans une cité", qu'on n'a pas accès "aux bonnes filières, aux bonnes écoles", il y a "une souffrance, une colère" et "la séparation, le sentiment de la ségrégation, qui sont des insultes pour la République".

 

Le président s'est toutefois montré très réticent à l'idée de discrimination positive, réclamée par certains pour l'accès à l'emploi ou au logement par exemple. Et pour lui, le débat sur les statistiques ethniques "n'apporterait rien".

"Pas besoin de faire des statistiques ethniques. Regardez où vivent un certain nombre de nos compatriotes et vous verrez les problèmes de chômage, de scolarité, de réussite", a-t-il assuré.

 

 

AFP

 

 

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