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Logement neuf: les mises en chantier en repli de 19,7% de mars à mai

par Au Cœur de l'Immo, le

France/Immobilier: les mises en chantier se réduisent comme peau de chagrin

Les mises en chantier de logements neufs en France se sont de nouveau détériorées de mars à mai, avec un recul de 19,7% sur un an, pour s'établir à 69.577, et même 21,4% pour les logements classiques (hors résidences). 

 

Ces mauvais chiffres, qui se dégradent de mois en mois, ont poussé le ministère du Logement à faire de la relance de la construction sa priorité cette année. 

 

Des mesures émanant du ministère du Logement sont très attendues par le secteur, en faveur de la simplification des normes qui alourdissent les coûts de construction, de la mobilisation du foncier public-- la vente de terrains de l'Etat à bas prix -- et de l'accession à la propriété, notamment.

 

"La machine à produire des logements est en train de s'arrêter", s'inquiète François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), qui attend du gouvernement "un message de confiance aux investisseurs".

 

   "Ils assurent 30% du financement des logements en zone urbaine, depuis 15 ans : il faut leur dire que l'encadrement des loyers est réservé aux zones tendues, où l'on constate des abus évidents". "Il faut aussi soutenir la primo-accession, en reprofilant le prêt à taux zéro (PTZ)", dit-il.

 

   Sur les douze mois écoulés entre juin 2013 et mai 2014, le nombre des logements neufs mis en chantier affiche un recul plus modéré, de 8,5%, à312.066 unités, mais ce niveau est historiquement bas, et en retrait d'un tiers par rapport au pic de l'année 2007 (466.000) qui lui, était exceptionnel.

 

 "C'est toujours la même tendance: une baisse continue. Le marché immobilier est cyclique : après le cycle haussier du marché entre 2000 et 2007, avec un point haut cette année-là, globalement, nous sommes entrés dans un marché baissier depuis 2008", rappelle Olivier Eluère, économiste de Crédit Agricole SA.

 

 "Dans le neuf, on observe une correction du marché assez sensible en termes de ventes, qu'on retrouve de manière logique au niveau de la construction. Le marché de l'ancien, lui, se tient mieux", remarque-t-il.

 

   "On en connaît les raisons : le chômage, la croissance très faible, les revenus en hausse extrêmement faible, les mesures fiscales qui ont beaucoup pesé depuis deux à trois ans, le fait que le dispositif fiscal dit +Scellier+, très attractif, ait été remplacé par le Duflot moins attractif et plus contraignant... et les prix très chers", explique M. Eluère.

 

"Le primo-accédant moyen a du mal à acheter actuellement, compte tenu du niveau élevé des prix" qui ont augmenté de 80% entre 2000 et 2007 dans le neuf et ont encore progressé de 10% depuis, rappelle-t-il.

 

 

Le nombre des permis de construire accordés pour des logements neufs, qui renseigne sur les futures mises en chantier, a de son côté diminué de 16,1% de mars à mai, à 94.155, un léger mieux, comparé à leur recul de 25% à la fin du premier trimestre.

 

Sur douze mois, la baisse est légèrement moindre qu'un mois plus tôt pour les permis de construire, avec un repli cumulé de 20,7% à fin mai (contre -21,5% à fin avril), à 389.444 unités.

 

 "Globalement le marché immobilier se corrige plutôt en douceur", estime M. Eluère. "Je pense que cette correction lente va se poursuivre cette année et probablement aussi l'an prochain, parce que les fondamentaux favorables, les taux d'intérêt historiquement bas et la demande forte des ménages continuent à jouer".

 

   "Mais d'un autre côté, la conjoncture est encore médiocre, les prix sont encore trop chers, et les mesures fiscales pèsent de façon négative sur ce marché", conclut l'économiste.

 

 

Avec AFP

 

 

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