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Logement : un énième "plan de relance" pour un secteur atone

par Au Cœur de l'Immo, le

François Hollande

Le gouvernement va préparer un nouveau "plan de relance" du secteur du logement, talon d'Achille de l'économie française, alors que ses efforts n'ont pas permis jusqu'ici d'enrayer l'effondrement de la construction.

"J'ai demandé au Premier ministre de présenter un plan de relance" dans le secteur du logement. "Il touchera à la fiscalité, aux procédures et aux financements" pour relever le niveau de la croissance "au plus vite", a annoncé le président François Hollande, dans un entretien accordé mercredi au journal Le Monde.

Sans apporter d'autres précisions pour l'instant, François Hollande compte de nouveau agir sur le levier de l'immobilier - secteur en partie responsable de l'atonie de la croissance française - pour relancer l'activité économique en France.

Selon l'Insee, le marasme du secteur de la construction est le principal frein à la croissance en France, et lui coûtera 0,4 point de produit intérieur brut (PIB) cette année. En 2014, la production dans la construction devrait baisser de 3,1% après un recul de 1,2% l'an dernier.

Pourtant de nombreuses mesures ont déjà été mises en oeuvre par le gouvernement, sans qu'il parvienne jusqu'ici à enrayer la chute des mises en chantier. Sur les douze mois achevés en juin, elles ont reculé de 10,7% à

305.654 unités, loin des 500.000 logements par an visés par l'exécutif. Et les permis de construire sont en baisse de 20,2% à 387.748 unités.

Un nouveau découpage des zones d'habitations, l'élargissement du prêt à taux zéro élargi et le plafonnement des honoraires des agences immobilières ont été mis en place le 6 août, pour dynamiser le secteur et faire face aux besoins importants en logements en Ile-de-France et dans certaines agglomérations.

L'accès au prêt à taux zéro (PTZ) a ainsi été étendu à plus de bénéficiaires, grâce à une modification des conditions d'attribution et des modalités de prêts. A terme, le gouvernement souhaite faire passer le nombre de bénéficiaires de 44.000 actuellement à 75.000 par an.

Certaines de ces mesures découlent de la loi Alur (pour l'accès au logement et un urbanisme rénové) du 24 mars, de l'ex-ministre Cécile Duflot, qui a prévu la mise en place de l'encadrement des loyers et de la garantie universelle des loyers.

Mais elle a vite été remise en cause le 16 juin par le premier ministre Manuel Valls, l'accusant de faire fuir les investisseurs et de ne pas permettre "le redémarrage du secteur".

"Illisible" selon les professionnels de l'immobilier, la politique du logement a besoin "d'un choc de simplification" pour mettre fin à son déclin.

Des premières mesures en ce sens ont d'ailleurs été présentées fin juin par Sylvia Pinel, qui a succédé à Mme Duflot au Logement.

"Le marché est atone car nos concitoyens sont trop attentistes. Par exemple, la fiscalité sur les plus-values parait trop compliquée pour les vendeurs. Les investisseurs ont également été très apeurés par les effets d'annonces de la loi ALUR. Le nombre de clients a été divisé par trois en un an", a commenté à l'AFP Jean-François Buet, président de la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM).

 

- Double paradoxe -

 

"Il faut fluidifier tout ça. Il faut corriger des normes qui sont

excessives", a concédé mercredi le ministre du budget Christian Eckert sur

France Inter, tout en annonçant quelques pistes.

Le secrétaire d'État à la simplification Thierry Mandon "va faire des propositions très claires" et la loi sur la croissance préparé par le ministre de l'économie Arnaud Montebourg comportera "des mesures importantes" qui ne seront pas que "financières ou fiscales" mais concentrée "sur les freins à la construction ", a précisé M. Eckert.

Avec 45 milliards d'euros d'aides totales au logement, la France fait paradoxalement face à un manque criant de logements.

François Hollande avait fixé l'objectif à 500.000 logements par an lors de la campagne présidentielle.

Même les taux d'intérêts pourtant historiquement bas ne parviennent pas à stimuler la construction.

"Si la BCE venait à relever les taux cela sera une catastrophe. Les taux d'intérêts bas, c'est ce qui tient à peu près le secteur", prévient M. Buet.

Avec deux emplois créés pour un logement construit, le bâtiment est un secteur incontournable pour résorber le chômage.

"Mais le temps que l'on prenne des mesures et qu'elles soient digérées, elles n'auront pas d'effet avant 2-3 ans. Le mandat du président sera fini. On a déjà raté le coche", estime M. Buet.

Avec l'AFP

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