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Mme Cosse, nouvelle ministre du Logement dans les pas de Cécile Duflot ?

par Au Cœur de l'Immo, le

Emmanuelle Cosse‏, clone de Cécile Duflot au ministère du Logement, vraiment ?


Le verdict est tombé : c'est sur Emmanuelle Cosse, chef de file d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), conseillère régionale d'Ile-de-France et naguère encore vice-présidente de la Région en charge du logement, que le choix de Manuel Valls s'est porté, accepté par le Président de la République, pour remplacer Sylvia Pinel. On savait que Madame Pinel voulait se consacrer à son mandat territorial, obtenu à la faveur des dernières élections régionales. La nomination de l'ancienne présidente d'Act-Up a été accueilli fraîchement par nombre de figures de la communauté immobilière, les plus enthousiastes s'étant limités à dire qu'ils la jugeraient au pied du mur... Ces réactions, pour explicables qu'elles soient, sont singulières.

D'où viennent-elles ? D'abord de la proximité idéologique entre Madame Cosse et Cécile Duflot, qui jouit toujours du ressentiment de toute la profession immobilière. La loi ALUR a beau comporter des dispositions de grande qualité en faveur du logement et de la respectabilité des agents immobiliers et des administrateurs de biens, on continue à s'attacher aux deux mesures emblématiques qu'ont été l'encadrement des loyers et la garantie universelle des loyers...alors même que la seconde n'a jamais été suivie d'effet et que la première a perdu l'essentiel de son souffle pour être cantonnée à Paris. On se rappelle aussi que Cécile Duflot avait fait de sa loi un marketing disons un peu rugueux en première approche, désignant des responsables à punir et des vis à serrer.

En fait, l'analyse des détracteurs d'Emmanuelle Cosse qui voient en elle le clone de Cécile Duflot est courte, pour deux raisons : les thèses écologistes pour le logement privé n'ont rien d'inquiétant, et il faut se rappeler que l'encadrement des loyers ou la GUL figuraient dans le programme du candidat Hollande, sans aucune paternité ni maternité des verts. En outre, si les deux femmes sont proches l'une de l'autre, amies mêmes, cela ne préjuge pas de la continuité de l'action de la seconde par rapport à la première.

Madame Cosse paie sans doute aussi son inexpérience apparente : hors les personnalités franciliennes du logement, qui ont pu apprécier qu'elle connaissait ses dossiers et défendait des convictions fortes, la plupart des observateurs voient en elle une femme qui n'est pas familière des questions de logement. C'est une erreur.

Paie-t-elle son sexe, face à un univers immobilier machiste ? On ne peut s'empêcher de le penser. Une femme en politique, singulièrement dans un monde immobilier gouverné par les hommes, roule entre deux bords : celui de la dureté et celui de la gentillesse. Madame Pinel aura incarné cette gentillesse, sans doute nécessaire pour tempérer le souvenir laissé par une prédécesseure très guerrière, qui ne tendait pas l'autre joue quand elle recevait un soufflet. Madame Cosse pourrait bien faire la synthèse des deux vertus et en surprendre plus d'un. Ce qui est sûr, déjà tangible à la lecture de l'équation politique du nouveau gouvernement, c'est que Madame Cosse, choisie pour donner des gages à un parti utile au parti dominant en vue des présidentielles, aura une autonomie a priori plus grande que Madame Pinel. Pour le dire autrement, il serait surprenant qu'elle ne cherche pas à s'affranchir de la tutelle du Premier ministre, au prix d'un lien direct avec l'Élysée.

 

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