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Un marchand de sommeil, riche à en payer l'ISF, devant les juges

par Au Cœur de l'Immo, le

Un dossier d'une "rare" ampleur : le tribunal de Bobigny jugeait vendredi un important marchand de sommeil présumé.

"Pas de chauffage, pas d'isolation, de ventilation, des installations électriques défaillantes", des Haïtiens sans-papiers visés parce qu'ils "ne risquaient pas de se plaindre, de négocier", une petite usine découpée en 19 chambres... "Tout cela transpire le marchand de sommeil pur et dur", a décrit le procureur Didier Cocquio, cité par l'AFP.

 

 

150 000 EUROS DE LOYERS DE 2008 À 2013

 

Face à un dossier d'une ampleur "rare", le procureur a requis deux ans de prison avec sursis contre Alex Chemla, 54 ans, et la confiscation de l'immeuble d'Aubervilliers, où vivaient parfois six personnes dans moins de dix mètres carrés.

 

Chaque mois, les locataires versaient en moyenne 400 euros en liquide pour leur chambre. 

Après un arrêté préfectoral pris en janvier 2013 pour exiger, en vain, des travaux d'urgence alors que de l'eau s'infiltrait près des installations électriques, les lieux ont été évacués au printemps, à la demande de la mairie d'Aubervilliers, relate l'AFP.

 

La société propriétaire de l'immeuble a engrangé pour 150.000 euros de loyers de 2008 à 2013.

 

"Je me considère plus qu'une victime, je suis une grande victime", a déclaré de son côté M. Chemla, dans le collimateur de la mairie depuis des années, et visé par d'autres procédures. Il a assuré qu'il était convaincu de louer à un Haïtien qui comptait fonder un commerce de stockage de meubles. "La situation m'a échappé et le lieu est devenu un squat".

 

 

ISF

 

Le tribunal de Bobigny voit passer une quarantaine de dossiers chaque année, mais celui de M. Chemla détonne. 

 

Interdit de gérer une entreprise depuis un dépôt de bilan et déjà condamné dans d'autres affaires, M. Chemla n'est "pas un marchand de sommeil aux petits pieds", a souligné le procureur.

Il ne déclare pas de revenu, mais sa femme gagne autour de 200.000 euros de rente foncière par an et le couple paie l'ISF.

Son patrimoine, constitué notamment d'immeubles en région parisienne, s'élève à 2,7 millions d'euros.  

 

En pointe dans la lutte contre l'habitat indigne, la mairie s'était constituée partie civile et a réclamé 135.000 euros au titre des travaux qu'elle a dû effectuer et du "préjudice d'image".

 

 

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