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Ville: les nouvelles ambitions de la rénovation urbaine

par Au Cœur de l'Immo, le

Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), ce mardi matin. Frédéric Cuviller, ex-ministre redevenu député-maire, a accueilli François Hollande, accompagné de la ministre du logement Sylvia Pinel (à gauche du président) et de la secrétaire d'Etat Myriam El Khomri (à droite).

QUESTION: Quels sont les quartiers concernés?

 

REPONSE: Le Nouveau programme national de renouvellement urbain, qui succède au plan de rénovation lancé en 2003 par Jean-Louis Borloo, bénéficiera d'abord à 200 quartiers prioritaires au niveau national.

A ces quartiers s'ajouteront 200 sites "d'intérêt régional", repérés par les préfets de région, dont 50 ont déjà été mis en avant par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). Tous ont été choisis parmi les 1.500 quartiers prioritaires de la nouvelle carte de la pauvreté en métropole et Outre-Mer.

   

Q: Quelle est leur répartition géographique?

 

R: Une grande partie des 200 quartiers prioritaires se situent en Ile-de-France (58) dans le Nord-Pas-de-Calais (17), en région PACA (16, dont 9 à Marseille) ou en Rhône-Alpes (15). En Outre-Mer, 22 sites ont été classés "quartiers d'intérêt national".

   

Q: Quels sont les moyens mobilisés?

 

R: L'investissement prévu est de 5 milliards d'euros sur dix ans, financés avec le concours d'Action Logement (ex 1%-Logement). Sur cette somme, 4 milliards seront consacrés aux sites d'intérêt national, 850 millions aux quartiers d'intérêt régional, et 150 millions iront aux études de préfiguration. D'autres mesures doivent appuyer cet investissement financier, par exemple la TVA à 5,5% pour les acheteurs d'un premier logement neuf dans ou à moins de 300 mètres d'un quartier prioritaire, l'exonération d'impôts fonciers pour les petits commerces, ou la mise en place des "territoires entrepreneurs" pour remplacer les Zones franches urbaines, avec des exigences renforcées en matière d'embauches locales pour bénéficier d'exonérations fiscales.

   

Q: Comment les quartiers ont-ils été choisis?

 

R: Les 200 quartiers prioritaires au niveau national, où vivent 2 millions d'habitants, présentent des problèmes graves dans le domaine de l'habitat (état du bâti, diversité sociale), de la proximité des transports ou des services accessibles. Il s'agit de grands ensembles qui ont mal vieilli, mais aussi, pour la première fois, d'habitat social "horizontal" (comme dans le bassin minier à Lens) ou de centres villes dégradés (Thiers, Villeneuve-la-Garenne ou Saint-Denis). Autre nouveauté, le programme inclut quelques copropriétés particulièrement vétustes, comme à Pierrefitte-sur-Seine ou à Clichy-sous-Bois.

   

Q: Quels sont les résultats escomptés?

 

R: L'Etat espère que ce deuxième acte de la rénovation urbaine génèrera près de 20 milliards d'euros de travaux, et qu'il créera "près de 240.000 emplois" dans la filière du BTP, et 300.000 au total. Au-delà, il s'agit de casser l'effet-ghetto, en rénovant les immeubles selon de meilleures normes environnementales, voire en détruisant les plus vétustes, en aménageant des espaces verts et des équipements sportifs ou culturels, ou encore en "désenclavant" les quartiers grâce à une meilleure offre de transports. "Ces quartiers étaient des quartiers à vivre il y a 20 ou 30 ans, il n'y a pas de raison que cela ne redevienne pas le cas", souligne-t-on au ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. 

   

Q: A-t-on tiré les leçons du premier acte de la rénovation urbaine?

 

R: Le premier programme a permis la rénovation de 340.000 logements et la construction de 141.000 autres. Mais la Cour des comptes avait dressé en 2012 un bilan sévère de la politique de la Ville, jugeant qu'il n'avait "pas atteint ses objectifs". 

La deuxième mouture élargit son ambition en passant de la "rénovation urbaine" au "renouvellement urbain". L'idée est de lier étroitement les programmes de rénovation aux questions de développement économique et de cohésion sociale. L'emploi, le développement durable, la participation citoyenne sont aussi des éléments mis en avant.

La politique de la ville doit ainsi être mise en oeuvre au travers des contrats de ville, instaurés pour mettre fin à l'empilement des dispositifs, et qui seront signés entre l'Etat, les communes, les services publics...  d'ici juin 2015.

 

 

 Par Claire Gallen, AFP 

 

 

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