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« La France a besoin d’un Président qui comprend que le logement est vital », Jean-François Buet

par Au Cœur de l'Immo, le

Jean-François Buet, Président de la Fédération Nationale de l’Immobilier

Aucoeurdelimmo.com – Quel est l’objectif du congrès annuel de la FNAIM pour la fédération et la profession ?

Jean-François Buet – Le congrès de la FNAIM est un grand rendez-vous annuel qui a pour objectif la rencontre des professionnels de l’immobilier dans un esprit d’échange de pratique et de point de vue. C’est également l’occasion pour eux de discuter avec des politiques ou de membres de la société civile pour connaître l’évolution des attentes des consommateurs. Enfin, le congrès est aussi un lieu de rencontre avec des exposants. En effet, cette année, 153 exposants sont venus présenter leurs services et leurs innovations digitales ou technologiques. Aujourd’hui le congrès dépasse largement les frontières de la FNAIM puisque des non-adhérents et des membres des réseaux commerciaux étaient également invités.

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Aucoeurdelimmo.com – Quelle innovation avez-vous proposée pour la 70ème édition du congrès annuel de la FNAIM ?

Jean-François Buet – Cette année, nous avons accueilli en session plénière 7 grands témoins de haut niveau qui ont contribué à bousculer nos idées reçues. Parallèlement des workshops permettaient de perfectionner ses compétences dans certains domaines en bénéficiant de deux jours de formation, conformément au décret n°2016-173 du 18 février 2016. Pour cette 70ème édition, nous avons dépassé les 3 600 visiteurs et avons battu tous nos records de fréquentation.

 

Aucoeurdelimmo.com – Lors du discours de clôture du congrès, vous avez formulé des propositions pour le logement. Lesquelles ?

Jean-François Buet – Dans les programmes des candidats à la primaire ou à la présidentielle présentés, il y a peu ou pas d’innovations et d’idées pour le logement autre que des baisses des droits de mutation, de TVA et un assouplissement de la loi ALUR. La FNAIM a des propositions précises autour de quatre grands axes de travail.

Réviser la fiscalité nationale et locale :

  • Maintien des exonérations actuelles pour la résidence principale
  • Appliquer un abattement fixe et unique de 10 % sur la plus-value brute
  • Prise en compte de l’érosion monétaire
  • Taux unique d’imposition (impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux) : 20 %
  • Instaurer un véritable statut fiscal du bailleur privé pour le neuf et l’existant
  • Baisse de 30 % des droits de mutation
  • Inclure systématiquement le montant des honoraires de l’agent immobilier dans l’assiette des droits de mutation à titre onéreux

 

Réviser la loi ALUR :

  • Assouplissement
  • Supprimer l’encadrement des loyers et associer les professionnels aux observatoires locaux des loyers.
  • Instaurer une politique de l’offre visant à rééquilibrer le marché et permettant à terme une plus grande liberté des prix.
  • Création d’un statut du bailleur, reconnu comme un acteur économique du logement
  • Revoir le décret de 1987 sur les charges locatives
  • Harmonisation de la caution personne morale et personne physique
  • Révision de l’article de la Loi Molle sur le cumul GLI-caution personne physique

 

Revitaliser le logement existant :

  • Contenir les augmentations de taxes foncières
  • Pérenniser les aides à la rénovation énergétique
  • Mettre en place une réduction d’impôts sur les travaux de la résidence principale
  • Maintien du PTZ dans l’existant

 

Revoir les politiques pour le logement social :

  • Renforcer les aides aux investissements dans le privé
  • Réviser les plafonds de ressources d’accès au logement social
  • Durcir les conditions du droit au maintien dans les lieux.
  • Simplifier la procédure de fin de droit au maintien pour faciliter la mobilité
  • Inclure le Bail solidaire dans le plafond de la loi SRU

 

 

Aucoeurdelimmo.com – Pourquoi avez-vous formulé ses propositions lors du congrès annuel de la FNAIM ?

Jean-François Buet – Il ne semble pas que l’immobilier obsède la campagne alors que la France a besoin d’un Président qui comprend que le logement est vital pour l’emploi, la croissance et la paix sociale. Nos 70 ans nous donnaient une plus grande écoute et une meilleure visibilité pour alerter lesresponsables politiques. De plus, la chronologie était idéale pour formuler nos propositions. En effet, le candidat de la droite a été désigné et nous sommes juste en amont des primaires de la gauche. Nous avons donc saisi l’opportunité pour faire entendre notre voix.

 

Aucoeurdelimmo.com – Attendez-vous autre chose des candidats au primaire ou à la présidentielle 2017 ?

Jean-François Buet – Nous aimerions, avant tout, être consultés pour être compris. La FNAIM a travaillé depuis de nombreuses années sur un certain nombre de propositions tels que le PTZ dans l’existant avec des travaux (il y a 20 ans), la baisse des droits de mutation en 1997 ou sur les mesures de simplification et de transparence des baux de la loi Quillot en 1982. Mais par incompréhension de la technicité ou dogmatisme nous n’avons parfois pas été entendus comme pour la loi Duflot en 2014 qui apporte une surcharge de travail au syndic et un coût supplémentaire pour les propriétaires. De même, la loi Boutin en 2009 a interdit le cumul caution et l’assurance des loyers impayés (GLI), éliminant ainsi des candidats au logement.

Avec des cellules économiques et juridiques, la FNAIM est toujours en veille et nous sommes régulièrement force de propositions pour essayer de guider le gouvernement sur une politique de logement plus équilibrée, répondant mieux à la demande.

 

Aucoeurdelimmo.com – La FNAIM a 70 ans, que lui souhaitez-vous pour les années suivantes ?

Jean-François Buet  – La FNAIM a un avantage, ses territoires. En effet c’est une fédération de chambres départementales. Dans chaque département, nous connaissons nos élus et les responsables du logement. Notre représentativité nous donne une vraie légitimité à être entendus au niveau national mais aussi local :en France, 92 % de la gestion des copropriétés et 72 % des ventes passent par des professionnels que nous représentons.  Je souhaite donc que notre légitimité soit toujours plus renforcée pour continuer à être l’interlocuteur incontournable des pouvoirs publics sur le logement.

 

Propos recueillis par Emilie Franconi.

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