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"Ma priorité est l'accès de tous à un logement adapté", Emmanuel Macron

par Au Cœur de l'Immo, le

"Ma priorité est l'accès de tous à un logement adapté", Emmanuel Macron

Quelle sera votre première mesure en faveur du logement  ?

Ma priorité est l'accès de tous à un logement adapté, à prix adapté, dans un environnement de qualité. Dans les zones les plus tendues, il y a clairement un besoin de choc d'offre. Ce serait ma première mesure car c’est la seule solution durable pour faire baisser les prix et faciliter l’accès au logement pour tous les publics. Mais il y a aussi un enjeu qualitatif dans les métropoles : celui du vivre ensemble et de la mixité sociale. C’est l’idée d’« urbanité » que développe Roland Castro. Dans les zones moins tendues, l’enjeu principal est la rénovation pour revitaliser les centres villes, éviter l’étalement urbain, réduire les charges des personnes aux revenus modestes, et répondre au défi de la transition écologique. 
 
Le diagnostic qu’a réalisé le sénateur Yves Dauge sur la dévitalisation des centres historiques des villes petites et moyennes est sans concession. Les habitants vivent un sentiment d'abandon croissant, à mesure que les commerces ferment, que les logements se vident et que le patrimoine se dégrade. Cette désespérance peut pousser certains vers les extrêmes. Il faut agir, et je le ferai, en m'appuyant sur l'excellent rapport d’Yves Dauge. Cette adaptation aux territoires constituera le fil conducteur de ma politique du logement : agir efficacement là où sont les besoins. C’est pourquoi, je souhaite engager avec les acteurs des territoires une concertation pour définir les priorités, se fixer des objectifs et décliner territorialement le plan d’action que je présente dans mon contrat pour la Nation.
 
 

Vous avez été ministre sous le quinquennat de François Hollande. Quel regard portez-vous sur la politique du logement menée entre 2012 et 2017 ? Il y a-t-il eu des ratés ?

La politique du logement sur ce quinquennat a manqué de stabilité. Cela a eu pour conséquence de retarder la relance de la construction de logements qui est pourtant absolument nécessaire tant les besoins sont importants. Le secteur du logement est crucial : il répond à une demande sociale, mais constitue également un moteur économique créateur d’emplois non délocalisables. Je souhaite conforter cette relance, en allant plus loin pour accroître massivement la production et la rénovation de logements, dans les zones de besoin.
 
Le secteur du logement a besoin de stabilité car il repose sur la confiance, absolument nécessaires pour développer le marché locatif et le marché de l'accession. Sans confiance, pas d'investissement. Certaines mesures du quinquennat visant les rapports entre propriétaires et locataires ont pu avoir des effets contre-productifs. Je pense à l’encadrement des loyers, qui part d’une intention généreuse mais qui peut dissuader la réalisation des travaux et qui ne règle pas durablement le problème du logement cher. Administrer les prix n’a jamais été la solution. L'efficacité de l'encadrement des loyers actuellement en vigueur à Paris et à Lille sera évaluée avant d'en tirer une conclusion définitive. L’observation des loyers sera quant à elle encouragée car la transparence des prix et des données favorise la confiance.
 
 

Quelles sont vos principales mesures pour permettre le choc d’offre que vous proposez dans les zones tendues ?  

Nous définirons des zones où la construction est une priorité absolue. Dans ces zones prioritaires les autorisations d’urbanisme seront transférées à l’intercommunalité, ou le cas échéant à la métropole, voire à l’Etat. Quand c’est nécessaire, l’Etat prendra ses responsabilités dans les zones tendues, en délivrant les permis de construire, en détendant les règles de constructibilité et en accélérant les procédures, y compris en limitant les possibilités de recours.
 
 

Le dispositif Pinel s’arrêtera au 31 décembre 2017. Souhaitez-vous faire perdurer cette « perfusion fiscale » favorisant l’investissement et à l’accession à la propriété ?

Le dispositif Pinel et le PTZ qui ont contribué au redémarrage de l’activité de construction ont été reconduits et ne doivent pas être brutalement stoppés dans un secteur d’activité qui a besoin de stabilité pour garder la confiance des investisseurs. La priorité doit donc se porter sur la relance de l'offre avant de revoir les dispositifs d'aide au secteur.
 

 

Pourquoi vouloir remplacer l’ISF par un nouvel impôt sur le patrimoine immobilier ?

Cette réforme de l’ISF ne vise pas les petits propriétaires et autres bailleurs privés qui ne sont pas pour l’immense majorité d’entre eux assujettis à l’ISF et qui prennent le risque d’investir pour préparer leur retraite. L’abattement sur la résidence principale sera d’ailleurs maintenu. La suppression de l'assiette de l'ISF de la détention d’action allège cet impôt et encourage l’investissement dans les entreprises.  
 
 

Comment faire revenir les investisseurs institutionnels sur le résidentiel ?  

Les investisseurs institutionnels se sont fortement désengagés du logement depuis les années 90 en raison de la faiblesse des rendements mais aussi de l’instabilité des normes. Or, nous avons tout intérêt à faire revenir ces acteurs : nous avons besoin de revitaliser le marché locatif notamment par une offre de logements intermédiaires dans les zones tendues ; par ailleurs, la réalisation de travaux nécessite une capacité financière que ces mono propriétaires peuvent apporter, tant sur la construction que sur l’entretien du patrimoine.
 
Au-delà de la stabilité des normes sur laquelle je m’engage, je souhaite les faire revenir dans le cadre du choc d’offre que je propose et les inciter à investir dans le logement. Sur le logement intermédiaire notamment, fortement consommateur de fonds propres, nous aurons besoin d’investisseurs pour financer de nouveaux logements en s’appuyant sur les opérateurs de construction qui seront également mobilisés.
 
 

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